En 2007, un Allemand de 10 ans a décidé de planter des arbres pour le bénéfice de la planète. Aujourd’hui, Félix Finkbeiner a 20 ans et l’initiative Plant-for-the-Planet qu’il a lancée est devenue un phénomène mondial avec plus de 14 milliards d’arbres déjà plantés.
Alors qu’il n’avait que neuf ans, Félix Finkbeiner, inspiré par le Mouvement de la ceinture verte (Green Belt Movement) du Kenya, fondé par Wangari Maathai, avait préparé une présentation pour sa classe d’école élémentaire dans le village de Pähl, dans la Haute Bavière. Mais cet exposé eut vite fait de prendre une toute autre envergure, et Félix finit par proposer que les enfants de chaque pays plantent un million d’arbres.
Dix ans plus tard, Plant-for-the-Planet est devenu un mouvement mondial géré par des enfants ou de jeunes adultes tels que Félix. 14 milliards d’arbres avaient déjà été plantés et l’objectif mondial de plantation d’arbres avait été porté à 1 000 milliards (un trillion). Selon une étude de l’Université de Yale, il y a environ 3 000 milliards d’arbres qui poussent sur la planète aujourd’hui, et il y a de la place pour un autre milliard.
La devise de Plant-for-the-Planet est «Arrêtez de parler, commencez à planter» – appelant les gens à prendre des mesures directes, plutôt que de laisser l’avenir du climat dans les mains des politiciens qui discutent de manière non concluante à des réunions sans conséquence.
Félix Finkbeiner, maintenant étudiant universitaire de 20 ans à Londres, inscrit à un programme de relations internationales, continue d’être le porte-parole de Plant-for-the-Planet. Il demande à chaque citoyen de planter ou de parrainer personnellement la plantation d’un millier d’arbres, chaque millionnaire un million d’arbres, et chaque milliardaire ou grande entreprise un milliard d’arbres.
« Le reboisement mondial est également un programme de développement économique, car il génère des revenus pour des millions de personnes dans des pays qui sont actuellement pauvres, et le reboisement aide à faire face aux causes de la migration, à savoir la pauvreté et les crises climatiques », a déclaré Finkbeiner à Munich.
Il a noté que les arbres sont non seulement beaucoup moins chers à planter et à maintenir dans le sud global – ils grandissent bien et quatre fois plus vite qu’en Europe. Cela signifie que les arbres dans les pays chauds du monde sont des machines de stockage de CO2 plus efficaces.
Plant-for-the-Planet a connu un grand succès en décembre 2011. Dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le climat à Durban, en Afrique du Sud, le Programme des Nations Unies pour l’environnement a transféré la responsabilité de la «Campagne pour un milliard d’arbres des Nations Unies» à Plant-for-the-Planet. Cela impliquait de donner la responsabilité de nourrir les 12 milliards d’arbres déjà plantés sous l’égide de la campagne des milliards d’arbres à l’ONG dirigée par les jeunes.
Le ministère allemand du Développement a récemment annoncé son soutien à une vaste campagne mondiale de plantation d’arbres menée par Plant-for-the-Planet. Le ministère est déjà impliqué dans plus de 200 projets de boisement dans le monde, a annoncé le ministre Gerd Müller. « Même les déserts peuvent être boisés, si l’eau peut être fournie. Partout où il est logique de le faire, le ministère veut engager les enfants dans ses efforts de plantation d’arbres en collaborant avec Plant-for-the-Planet », a-t-il dit.
«Arrêtez de parler, commencez à planter»
Plant-for-the-Planet organise des «académies» d’une journée où les enfants enseignent aux autres enfants les risques climatiques et les familiarisent aux premières mesures pour assurer la stabilité du climat et la restauration des écosystèmes en plantant des semis. Parmi les projets actuels de Plant-for-the-Planet figure un programme de boisement à Campeche, dans le sud du Mexique, qui emploie 78 travailleurs forestiers.
Le reboisement n’est qu’un aspect de l’histoire, bien sûr. La déforestation est l’autre. Environ 10 millions d’hectares de forêts sont détruits en permanence chaque année, principalement dans les pays tropicaux, ce qui entraîne l’extinction d’environ 50 000 espèces de plantes, d’animaux et d’insectes par an. Les forêts tropicales sont beaucoup plus riches en biodiversité que les forêts tempérées.
Si la plantation d’arbres est utile, force est de constater que les nouvelles plantations d’arbres sont très différentes des forêts primaires sauvages. La prévention de la destruction des forêts primaires restantes est donc cruciale pour la conservation des espèces et des écosystèmes.