“Le potager au service de l’entreprise”. Voilà l’idée qui a germé avec Macadam Gardens. Depuis, les concepteurs ont la tête dans les nuages et font pousser des légumes sur les toits de la France. Et pas n’importe lesquels. Dans la foulée, ils ressuscitent pas moins de 200 variétés anciennes de légumes débordantes de saveur. (Photo de couverture signée Nelly Lesage/Côté Toulouse: Alex Belin sur le toit de la Clinique Pasteur)
Vous ne diriez pas que vous êtes sur le toit d’un bâtiment. Pourtant, vous êtes bien au sommet de la Clinique Pasteur entouré de fraisiers, de salades et de fleurs. Bien ancré à Toulouse, Macadam Gardens est une petite exploitation de maraîchage biologique. Ses créateurs Cédric Jules et Alex Belin sont en train de «remettre au gout du jour des variétés oubliées de légumes, pleines de saveurs et de gout ! »
Mais pourquoi Macadam Gardens ? Alex Belin explique que pendant ses études à l’École d’agronomie de Lyon, l’Isara, il voulait faire pousser des légumes en ville, sur les toits car cela n’existait pas en France. C’est ainsi que cet ingénieur en agronomie décide, avec son compère, de mettre la main à la pate. Au départ, ils voulaient lancer une ferme urbaine. Mais cela ne leur convenait pas. « Conscients des nouveaux enjeux sociaux et environnementaux de notre monde, nous avons choisi de vous faire partager notre passion du jardinage et de l’agriculture urbaine à travers l’installation de potagers en entreprise et d’animations jardinage.»
Vite ils ont pris rendez-vous avec des entreprises engagées dans le développement durable, avec le concept de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). C’est là ou ils rencontrent les responsables de la Clinique Pasteur de Toulouse, qui leur apprend que les cuisiniers de la clinique voulaient justement avoir un potager sur le toit. « C’était un véritable défi technique pour créer ce jardin de 500 m2. En une vingtaine de jours, nous avons installé quatre tonnes de terre, charriées du bas du bâtiment jusqu’au toit par le monte-charge de la clinique ».
150 jardinières en géotextile, remplies avec un terreau ultra léger, ont été installées et sont réparties dans quatre zones d’irrigation au total. Ainsi nous retrouvons des tomates, des aubergines, des poivrons, des piments, des haricots verts, des aromates et des fleurs comestibles comme des capucines, des cosmos, des tagettes et des chrysanthèmes comestibles.
Voilà un jardin qui s’est transformé en un outil social de cohésion
Outre l’autosuffisance alimentaire, (Ndlr : le potager a produit une récolte qui a permis à la cantine du personnel de faire quelques repas avec 100% des produits du jardin), le personnel de la clinique y a pris goût et un club de jardinage a été lancé. Ainsi tous les vendredis midi, une vingtaine d’employés viennent prendre leur déjeuner sur le toit, en jardinant. Voilà un jardin qui s’est transformé en un outil social de cohésion.
Mais la clinique Pasteur ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Elle compte utiliser ce jardin pour des soins palliatifs dédié aux patients en cancérologie. Selon Cédric Jules, les patients souhaitent oublier la maladie et voyager à travers le jardinage. Ils veulent un endroit gai et coloré avec beaucoup de diversité. Je pense que des plantes aromatiques seraient aussi intéressantes pour les senteurs. » Les patients pourront bien déguster quelques fraises, assure-t-on.
Macadam Gardens, avec l’aide d’un écologue, souhaite désormais faire une recherche sur l’impact environnemental de ce jardin en hauteur.