C’est un projet de gestion partagée et durable des espaces agricoles et naturels à la périphérie des centres urbains. Lancé en 1999, le centre Songhaï d’Atagara – Parakou au Bénin est une véritable réussite. Découverte.
Parakou est la troisième plus grande ville du Bénin et capitale du département du Borgou et une zone de transition vers le Sahel. Le site de Songhai Atagara est une ferme-école, situé à 8 km à l’est de la ville. Le site couvre une superficie de 300 ha extensible dont 41 ha sont occupés par un lac, construit pour les activités agricoles (riz) et de la pisciculture.
Songhaï est une organisation non-gouvernementale (ONG) et une institution béninoise, située principalement à Porto-Novo. Elle possède cinq centres dans le pays utilisé comme fermes expérimentales, centres de recherche et de formation en agriculture durable.
L’un des centres est à Borgou, qui est très représentatif du climat du nord du Bénin, qui diffère fondamentalement de Porto-Novo. La vie des gens, les habitudes alimentaires et les techniques de culture ont quelque chose de spécial par rapport aux autres régions du Bénin. L’utilisation de la traction animale est largement répandue dans le département, qui permet aux agriculteurs de semer de grandes surfaces. Le site Atagara choisi par Songhaï a des ressources en eau importantes, favorables pour la culture et la production de poisson à grande échelle. Le fonctionnement de ce centre permet aux jeunes de la région nord de rester en contact avec les réalités de leur environnement.
Depuis 1999, chaque semestre, le centre Songhaï dans le Borgou accueille, comme les autres centres de formation Songhaï, les jeunes hommes et les jeunes femmes pour la formation agricole pour une période de 18 mois. Le centre dispose de 17 travailleurs permanents et 160 étudiants agriculteurs dont 22 filles pour le recrutement de juin 2016. Le Département de la formation du Centre Songhaï a enregistré 201 demandes pour ce 57e recrutement.
Ces garçons et ces filles apprennent la base d’une agriculture durable et intégrée. Ils reçoivent une formation dans la production agricole (l’igname, le maïs, le sorgho, l’arachide, le soja), l’élevage (bovins, ovins, porc, lapin, dinde, poulet …), et de la pisciculture: avec des cages flottantes (5 m3) pour divers espèces (tilapia, poisson-chat, carpe …).
Ils travaillent également dans la transformation des aliments, le séchage des fruits, de la fabrication de jus de fruits et de divers sirops sans additifs chimiques. La nourriture produite est pour leur consommation quotidienne mais aussi pour le marché local.
Songhaï est considéré comme un exemple, non seulement par la CEDEAO mais même en France.
Au centre Songhaï il y a aussi un atelier de mécanique pour l’entretien et la réparation des véhicules et des outils agricoles. Le centre met beaucoup d’accent sur les énergies renouvelables (biogaz, solaire, éolienne et conversion des déchets). Il y a aussi un bureau où ils peuvent se connecter à l’Internet. Fourmillant d’idées, ils veulent même développer de l’écotourisme sur leur site web.
Le centre Songhaï est considéré comme un exemple, non seulement par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), mais même en France. Ce qui a poussé Gregory Courtas (maire de Pussay) et Anne Thibault (maire de Arville) à visiter le centre en avril de cette année.