« L’épargne fait rayonner la vie des sénégalais, elle a des répercussions sur la famille, la santé et l’éducation », explique Malick Seye, le directeur du bureau régional de développement international Desjardins (DID) à Dakar.
Rencontré à Levis lors d’une réunion des responsables de projets à l’étranger, Malick Seye prend la mesure de tout le travail de vulgarisation à faire autour de l’épargne, qui n’est pas encore rentrée des les mœurs sénégalaises.
En effet, seul 13 % de la population possède un compte dans une institution financière pour une simple et bonne raison : Le réseau informel est plus puissant et présent que le réseau institutionnel.
Cette pratique traditionnelle d’épargne informelle s’appelle la Tontine, une forme d’association bien connue en Afrique de l’Ouest. Pratique qui oblige à passer par des usuriers avec des taux d’intérêt de 10 % par mois pour un quelconque crédit.
« En Afrique, le niveau d’éducation est globalement faible et les enfants comme les adultes n’ont jamais été sensibilisés à l’importance de l’épargne » regrette Malick Seye.
Pour contrer cet état de fait, le DID a mis sur pied des groupes d’éducation dans les villages pour donner des formations sur mesure à l’aide de compétences locales.
Cette initiative commence à prendre de l’ampleur non seulement au Sénégal qui compte déjà un million de membres dans les caisses du réseau, mais aussi au Mali, au Togo, au Burkina Faso et à Madagascar.
« La prochaine révolution dans le système financier en Afrique passera par le téléphone cellulaire », affirme Pierre Markowski, consultant pour le DID.
Ainsi, un petit commerçant au lieu de perdre deux heures sur la route et trois autres pour ses transactions à la caisse pourra donc effectuer ses opérations avec son téléphone cellulaire, sans se déplacer.
La traçabilité avant tout.
Ce système déjà adopté en masse au Kenya peine pourtant a s’implanter en Afrique de l’Ouest à cause du cadre réglementaire qui doit être adapté dans chacun des pays.
De plus, il est nécessaire que les systèmes de monétisation des fournisseurs de services cellulaires soient compatibles avec le réseau informatique des caisses et des banques.
Par ailleurs, le bureau de DID à Dakar travaille sur un autre projet d’envergure intitulé IM (Initiative pour les micronutriments) qui, comme son nom l’indique, œuvre à conjurer la malnutrition chronique dans deux régions sénégalaises où sévit la pauvreté extrême.
Source : http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201605/13/01-4981471-lepargne-qui-transforme-des-vies-au-senegal.php
