Cultiver des hêtres, des chênes verts, des oliviers, des pommes, des cerises et des noisettes turques sur les bâtiments: tel est le pari réussi de l’architecte italien Stefano Boeri. Bosco Verticale (forêt verticale) s’est vite développé et a créé un réseau de corridors écologiques et augmenté les espaces verts dans la ville de Milan.
En 2030, approximativement 70% de la population mondiale serait urbaine. Afin de limiter la concentration des gaz à effet de serre et des particules dans des endroits à forte densité, une solution simple mais efficace prend de l’ampleur: l’écologisation. Selon l’Association pour la prévention de la pollution atmosphérique (APPA), les plantes contribuent « à atténuer les températures, le piégeage des polluants atmosphériques et à améliorer la santé de la population ».
Forêt verticale est un modèle d’immeuble d’habitation durable, un développement pour le reboisement métropolitain qui contribue au renouvellement de l’environnement et de la biodiversité en milieu urbain, sans la nécessité d’étendre la ville sur le territoire. C’est une reproduction de densification verticale de la nature dans la ville et qui fonctionne dans le cadre des politiques de reboisement et la naturalisation des grandes frontières de la ville
En Italie, ce projet résidentiel a vu le jour dans le quartier Garibaldi Repubblica de Milan. Premier développement de son genre au monde, le plan comprend deux tours résidentielles, respectivement de 80 et de 112 mètres avec des arbres dans leurs balcons. La plus grande tour comporte 26 étages et la moins élevée, 18 étages. La centaine de balcons abritent 900 arbres, l’équivalent d’un hectare de forêt! Cela permet non seulement de capturer des gaz à effet de serre, mais également d’améliorer la qualité de l’air pour les résidents de ces deux tours. Parmi les espèces sélectionnées, certaines ont la particularité de capter des micropoussières dans l’atmosphère, d’absorber le CO2 et de produire de l’oxygène.
Forêt verticale a reçu le prestigieux prix international Highrise
Afin de lutter contre les parasites, particulièrement les pucerons, plus de 1 200 coccinelles, ainsi que des papillons, ont été relâchés sur les tours au mois de mai. Le développement prévoit aussi des nids et des mangeoires pour les chauves-souris. L’interaction entre les habitants des appartements et leurs arbres est drastiquement réduite car les plantes sont gérées par la copropriété.
Le projet, faisait partie de BioMilano, et a coûté 65 millions d’euros, autrement dit, seulement 5% de plus qu’un gratte-ciel traditionnel. BioMilano propose six projets visant à accroître le nombre d’espaces verts à Milan, à savoir, la création d’une forêt verticale, le projet de maison en bois, et Metro bosco. Il consiste à la conversion de quelques 60 exploitations agricoles abandonnées et à la réhabilitation d’anciennes zones industrielles en espaces verts.
Forêt verticale a reçu le prestigieux prix international Highrise, ainsi que le Prix du Jury du Conseil des plus hauts bâtiments et l’habitat urbain du monde (CTBUH) pour 2015.