Le Mozambique est une immense façade maritime de l’Afrique australe et figure parmi les 11 pays les plus pauvres au monde. Environ 90% de la population vit de l’agriculture de petite échelle, dans le secteur informel. Compte tenu de l’extrême pauvreté et de la rareté des transports en commun, la marche à pied constitue en général pour les mozambicains, l’unique moyen de transport. Pour pallier à cette lacune, Mozambikes, une entreprise de vélos, qui a débuté sa création en 2009, décide de lancer une offre de proximité dans le secteur privé. (Article inspiré du Guardian en date du 5 mai en partenariat avec le Business Call to Action)
La nécessité menant à la créativité, Mozambikes a alors proposé deux solutions peu coûteuses : celle de vendre des vélos aux couleurs des annonceurs en y mettant leurs logos, qui à leur tour les distribuent à leurs clients, communautés et employés, en renforçant ainsi la reconnaissance de leurs marques. Puis celle de générer des revenus afin de vendre des vélos à prix réduits sur les marchés ruraux, en apposant sur les vélos des panneaux d’affichage mobile faisant la publicité de marques locales.
En 2011, la société a commencé à assembler ses vélos et malgré que les composants soient toujours importés, la main d’œuvre et les matériaux pour créer les logos sont fournis localement. Avec ce modèle « fait par des mozambicains pour des mozambicains », les employés de l’entreprise sont fiers de construire un produit qui va aider leurs concitoyens. Mozambikes assure également la formation et le service après-vente, ainsi que des ateliers cyclo-école pour les femmes
« Je suis passionnée par les solutions à but lucratif visant à lutter contre la pauvreté et participer ainsi au développement. Il est important pour moi que Mozambikes fournisse un impact durable comme entreprise plutôt que d’être structuré tel un programme financé par des donateurs avec une date de fin » explique Lauren Thomas, co-fondateur de Mozambikes.
Cette entreprise inclusive(1), a pris l’engagement d’améliorer la vie et les moyens de subsistance de 50 000 personnes parmi les plus pauvres du pays, grâce à la vente de vélos de marque à prix abordables d’ici 2018. Dans ce même délai, elle envisage non seulement l’aménagement de pistes cyclables et l’amélioration de la sécurité routière pour les cyclistes mais également de mettre en place tout un réseau afin d’offrir un service de réparation de vélos. Par ailleurs, depuis 2010, elle a vendu plus de 7 000 vélos, en grande partie de marque et compte établir un réseau de vente et de distribution nationale afin de fournir en vélo plus de 125 000 personnes d’ici 2020.
Le vélo, un moyen de locomotion d’une mécanique extrêmement simple, silencieux, s’accommode de trajets compliqués notamment dans les zones rurales et peut transporter jusqu’à dix fois son propre poids. Tout en étant économique et non polluant, il permet aux mozambicains d’aller au marché, au travail, à l’école, joindre régulièrement les centres de santé et de garder le contact avec la famille et les amis. Il est ainsi identifié comme un moyen de déplacement en plein essor et par conséquent devenu un mode de vie au Mozambique où pour l’instant, Mozambikes en est le premier fournisseur et tient à le rester.
