La production de courant grâce aux rivières et fleuves en France avait commencé avec Hydroquest. Très vite, d’autres entreprises se sont également jetées… à l’eau. Respectueuse de l’environnement, cette énergie a en effet la cote. Et ce n’est pas la planète qui s’en plaindra…
Souvent comparée à l’éolienne, l’énergie hydrolienne séduit davantage car elle exploite l’énergie marémotrice, une source énergétique gratuite, non polluante et surtout inépuisable. De plus, les courants marins et fluviaux sont considérablement constants, ce qui avantage l’hydrolienne en comparaison avec les éoliennes qui fonctionnent avec un vent parfois capricieux.
Grace à sa turbine sous-marine, l’hydrolienne permet de transformer l’énergie de l’eau en mouvement en énergie mécanique. Ensuite, avec l’aide d’un alternateur, elle est transformée en énergie électrique, presque de la même façon que les éoliennes transforment l’énergie du vent.
De plus, l’énergie hydrolienne permet de produire autant de puissance avec un diamètre 4 fois plus petit grâce à la densité de l’eau 832 fois supérieure à celle de l’air. Ainsi, elle a l’avantage de ne perturber ni la biodiversité, ni les yeux. « Notre solution n’exerce aucune pression sur l’environnement, et les populations l’acceptent plus facilement car elle ne défigure pas le paysage » explique Jean-Paul Aubert, directeur commercial d’Hydroquest à We Demain.
L’aventure en France avait justement débuté avec Hydroquest. Cette société grenobloise a commencé à alimenter des foyers en électricité grâce à des hydroliennes placées en plein cœur de La Loire. Elle s’est raccordée au réseau électrique français le 24 Septembre 2015. Dans un courant d’au moins 2 m/s, cet engin de dix mètres de long fournit 40 kW/h, suffisant pour alimenter une quarantaine de foyers locaux, ce qui était alors une première dans l’Hexagone.
Un appel à projets « Énergies renouvelables en mer et fermes pilotes hydroliennes fluviales» a été lancé en France fin 2015 et sera clôturé en mars 2017. Du coup, de nouveaux venus viennent concurrencer Hydroquest et mettent les bouchées doubles pour satisfaire la demande. Hydroquest compte sur la mise en place d’un processus industriel de fabrication permettant de produire entre 300 et 500 machines par an d’ici 2020. Le groupe Sabella quant à lui exploite les eaux dans le Finistère et Bertin Technologies avec son Urabaïla dans l’Adour.
L’énergie hydrolienne séduit davantage
Mais le plus grand projet est celui du parc hydrolien de Paimpol-Bréhat en Bretagne ou deux turbines ont été installées par EDF et DNCS – un groupe industriel français spécialisé dans les infrastructures marines. Le parc va être raccordé au réseau cet été et pourra alimenter quelque 1 500 foyers de la région. En fait, cette ferme expérimentale accueillera 7 machines d’une puissance unitaire de 2 MW d’ici 2018. De quoi produire de l’électricité pour environ 13 000 personnes, ce qui fera alors d’elle, la plus grande ferme hydrolienne au monde.
Il est certain que cette source d’énergie, qu’elle soit fluviale, estuarienne ou marine possède un potentiel énorme. Le marché fluvial mondial représente plus de 3 000 MW, soit près de 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires direct. Comme quoi, l’énergie hydrolienne est loin d’aller à vau-l‘eau.