Inquiet de la pollution plastique grandissante, Kevin Kumala, diplômé en biologie, a créé un sac à base d’amidon de manioc qui est 100% biodégradable et même comestible. Pour prouver que le sac est totalement sans danger, il a dissous une partie de celui-ci dans un verre d’eau tiède et puis il l’a bu.
L’île de Bali n’est pas seulement connue pour ses plages idylliques et ses forêts luxuriantes. La pollution plastique menace de faire de cet éden un paradis perdu, défiguré par des rives couvertes de détritus et des sites d’enfouissement tentaculaires. Ce danger a inspiré l’internaute et entrepreneur Kevin Kumala à trouver une solution originale.
«J’étais avec un ami assis à l’extérieur d’un bar et nous avons vu des centaines de motocyclistes portant des ponchos en vinyle», se souvient-il. « Il a tiqué sur le fait que ces ponchos dégoûtants et toxiques seraient utilisés quelques autres fois encore, puis jetés, mais ils ne se décomposeraient pas. »
Kevin Kumala se résolut alors à créer un plastique meilleur, qui ne laisserait aucune trace. Le salut est venu du manioc, un légume-racine bon marché et répandu à travers l’Indonésie. Kumala et son ami ont alors étudié le domaine émergent des bioplastiques et se sont inspirés de nouveaux matériaux à base de maïs et d’amidon de soja. Ils ont conçu leur propre recette à l’aide d’amidon de manioc, d’huile végétale et de résines organiques.
Ce bioplastique ne laisse aucune trace de résidus toxiques
Le matériau «100% naturel» résultant était biodégradable et compostable, se décomposant en l’espace de quelques mois sur terre ou en mer, ou instantanément dans l’eau chaude. Kumala affirme que ce bioplastique ne laisse aucune trace de résidus toxiques, un point qu’il démontre en le dissolvant et en le buvant.
«Je voulais montrer que ce bioplastique serait si inoffensif pour les animaux marins qu’un être humain pourrait le boire», explique-t-il. « Je n’étais pas nerveux parce qu’il a passé un test de toxicité par voie orale. »
En 2014, l’entrepreneur a lancé une société de vente de ponchos en manioc-plastique. Avani Eco produit désormais quatre tonnes de matériel par jour qui est utilisé pour les produits, y compris les sacs en plastique, les emballages alimentaires, et couvertures pour les lits d’hôpital. L’usine d’Avani a la capacité de quintupler sa production de bioplastique, et les fondateurs espèrent le pousser à la limite.
Aujourd’hui Avani profite d’un mouvement de changement à Bali. Des campagnes telles que «Bye Bye Plastic Bags» ont sensibilisé la population à la pollution plastique et obligé le gouvernement à prendre des mesures. Il a récemment décidé d’interdire les sacs en plastique d’ici 2018.
«La notion de réduction, de réutilisation, de recyclage a toujours été prêchée, mais il est crucial de compléter cette notion par la notion de «remplacer », dit Kumala. «Nous ne sommes pas hostiles à la réduction, à la réutilisation, au recyclage, mais il nous faut une révolution mentale. Nous croyons que les gouvernements doivent soutenir l’idée de remplacer le plastique».