La maison «triple zéro» fait la fierté de Stuttgart

Dans cette ville allemande se dresse la B10. Ce n’est pas une nouvelle berline de luxe, mais plutôt une maison qui pourrait connaitre un succès similaire. Intelligent et  respectueux à 100 % de l’environnement, cet habitat qui peut se monter en deux jours chrono sera soumis à une étude pendant trois ans. Pour le moment, on lui connait déjà une grande qualité : celle de produire davantage d’énergie qu’elle n’en consomme, et cela avec zéro recours à l’énergie fossile.  

Quand il a été construit en 1927, le Domaine Weissenhof situé sur les collines Killesberg à Stuttgart, en Allemagne, équivalait à une révolution dans l’industrie du bâtiment: les dessins créés par différents architectes de renommée mondiale avaient montré comment nous pourrions construire et vivre à l’avenir. Certaines parties de l’immobilier Weissenhof ont été détruites pendant la guerre et reconstruites ensuite – à l’exception d’une parcelle de terrain à Bruckmannweg inutilisée depuis 1945.

Maintenant, un nouveau bâtiment, orienté vers l’avenir se trouve sur le site – pour une période de trois ans. Il a été conçu pour démontrer comment des matériaux innovants, les constructions et les technologies peuvent améliorer durablement notre monde. Le projet de recherche baptisé « B10 », en abrégé de l’adresse Bruckmannweg 10, est le premier Aktivhaus dans le monde.

Ces bâtiments pourraient être utilisés comme une alternative moins chère et plus écologique à la rénovation de bâtiments anciens

La conception est basée sur le concept de l’architecte Werner Sobek du «triple zéro»: zéro énergie, zéro émission et zéro déchet. Aucun carburant n’est brûlé dans la maison, avec 40 panneaux solaires sur le toit générant 10 kWh à capacité maximale, plus que suffisant pour alimenter sa maison et celle de son voisin. Une batterie lithium-ion 11kWh, fabriquée par la société d’énergie renouvelable Knubix, stocke l’énergie générée dans les périodes de pointe pour une utilisation pendant la nuit et par temps couvert. Cette maison assure aussi une gestion intelligente de sa consommation.

En raison des limites du site, la maison est petite. Elle mesure environ 64 mètres de long et est assez large pour une seule rangée de chambres. Le cadre du bâtiment est fabriqué à partir de bois non traité issu de forêts durables, avec des parois internes comprenant du tissu tendu. Des panneaux de toile tendue sur le plafond peuvent également être écrêtés et potentiellement échangés pour de nouvelles couleurs. Toutes les lumières sont encliquetées dans le plafond et peuvent être retirées et replacées facilement.

L’extérieur de la B10 Haus est recouvert d’une feuille de fibre de verre blanc et du silicium, en gardant le bois non traité protégé contre les éléments. Certains aciers et de l’aluminium sont utilisés, mais les matériaux non durables et toxiques ont été réduits au minimum.

Thorsten Klaus, un ingénieur de recherche et développement à alphaEOS, l’une des sociétés travaillant sur le projet, la décrit comme une « maison intelligente » vraiment durable et « pousse l’état de l’art » en termes de technologie et de durabilité. Ces bâtiments, selon lui, pourraient être utilisés comme une alternative moins chère et plus écologique à la rénovation de bâtiments anciens. « À l’avenir, de nouveaux bureaux et des maisons hautement durables, pourraient créer un surplus d’énergie pour alimenter les bâtiments anciens et fournir de l’énergie supplémentaire au voisinage », conclut Klaus.

La maison est actuellement mise à l’essai pour une gamme de technologies d’origine et de durabilité connectés. A la fin du projet de recherche, le bâtiment peut être déconstruit et reconstruit ailleurs. Ou dans le cas improbable que personne ne revendique la maison révolutionnaire, elle peut aussi être entièrement recyclée.