Trop onéreuses, les terres du Pays-Bas effarouchent. Du coup, les coûts de production, surtout dans le secteur alimentaire prennent l’ascenseur. Il fallait donc explorer de nouvelles voies. A Rotterdam, le salut est venu par la rivière. Sa ferme flottante prend forme. Elle sera prête en janvier 2017.
Pouvez-vous imaginer un élevage de vaches sur l’eau? C’est là un projet remarquable de 2,5 millions d’euros dans le port de Rotterdam. La ferme flottante sera inaugurée en Janvier 2017 et ses 40 vaches produiront 1 200 litres de lait par jour, transformés et vendus localement.
Les vaches ont-elles le mal de mer? Cette question aussi abracadabrante soit-elle, s’est posée lorsque trois investisseurs néerlandais ont eu l’idée de ce projet de ferme flottante. Loin d’être tiré par les cheveux, il prend forme dans le port de Rotterdam avec une structure amarrée à un quai en réhabilitation. Les travaux ont commencé au début de juin 2016. L’arrivée des animaux est prévue pour décembre avec une inauguration au début de l’année prochaine.
Aux Pays Bas, chaque mètre carré de terrain est vendu à des prix élevés. L’idée de créer une grange flottante au cœur du plus grand port d’Europe est devenue évidente. La partie technique de la mise en œuvre a été confiée à Beladon, une société spécialisée dans la construction de structures flottantes. Le budget initial du projet est de 2,5 millions d’euros.
Le projet de ferme flottante à Rotterdam reçoit le soutien technique du secteur laitier néerlandais. Les concepteurs ont également mis en pratique les principes de l’agriculture verticale. Ainsi, la surface de 1 000 m² est exploitée sur trois étages, dont une partie immergée.
Les vaches auront accès au pâturage dans un espace situé sur le quai.
L’étage supérieur comprend des écuries qui abriteront 40 vaches laitières. Le niveau intermédiaire comprend un laboratoire de traitement du lait et les ventes de produits agricoles. Le niveau immergé est dédié au traitement des effluents d’élevage et de la production d’herbe sur un substrat mince. L’urine des vaches sera purifiée et utilisée pour cultiver le trèfle rouge, la luzerne et l’herbe sous la lumière artificielle pour les fourrages. Le fumier des vaches sera soit utilisé ou envoyé dans les fermes du quartier. L’électricité pour l’éclairage de l’ensemble de la structure sera assurée par le toit recouvert de panneaux photovoltaïques. De plus, les vaches auront accès au pâturage dans un espace situé sur le quai.
Minke van Wingerden de Beladon est catégorique. « Les vaches n’auront pas le mal de mer ici. La plateforme sera très stable. Lorsque vous êtes sur un bateau de croisière, vous n’avez pas le mal de mer« , a-t-elle indiqué, confiante de ce projet porté par son époux Peter, spécialiste en constructions flottants. Comme pour ne pas faire mentir l’adage : à chacun son métier et les vaches seront bien gardées.