Elle s’érige à grands pas et pourrait même devenir une des merveilles du monde.
Lancé en 2012, la Grande Muraille Verte, faite de végétation et s’étendant sur des milliers de kilomètres à travers l’Afrique pour ralentir la propagation du désert du Sahara, prend forme.
Depuis que la plantation a commencé en 2012, des progrès significatifs ont été accomplis.
Au final, cette Grande Muraille Verte devrait s’étendre sur approximativement 14 000 km avec une bande d’arbres et d’arbustes commençant sur la frontière sud du désert du Sahel du Sahara, traversant onze pays et terminant à l’ouest de Djibouti sur la côte de l’Océan Indien.
Depuis que la plantation a commencé, au Sénégal, 11 millions d’arbres ont été planté sur une superficie de 27 000 hectares. Des arbres indigènes qui ne nécessitent pas d’arrosage.
Un bon nombre d’animaux-tels des antilopes, des lièvres, et des oiseaux- qui avaient disparu de ces régions depuis plus de cinquante ans, sont réapparus.
Le Sénégal a aussi largement planté des arbres d’acacia qui peuvent être récoltées pour la gomme arabique, une substance utilisée pour la fabrication de produits pharmaceutiques et les boissons gazeuses.
D’autres arbres indigènes sont plantés afin de maximiser l’ombre et éviter les pertes et les arbustes où peut paître le bétail.
Au Nigeria, 20 000 emplois ruraux ont été créés dans le sillage de ce projet. Au Mali, au Burkina Faso et au Niger, environ deux millions de semences et plantes ont été mis en terre.
Adopté par l’Union africaine en 2005, le projet Grande Muraille Verte a été lancé avec la somme de 4 milliards de dollars américains. Ce financement a été rendu possible grâce aux signataires du sommet historique du changement climatique de l’ONU à Paris (COP21).
D’autres promesses ont été faites par la Banque mondiale et le gouvernement français, l’un des principaux anciens colonisateurs du continent.
Depuis les années 1950, les gens ont rêvé de planter un vaste mur d’arbres pour retenir les sables d’épandage du désert du Sahara.
Si la tendance de la désertification actuelle se poursuit les deux tiers des terres arables pourraient être perdues.
« La Grande Muraille Verte est beaucoup plus qu’une plantation d’arbres. Il s’agit du renforcement de la résilience des communautés et le développement de projets durables pour donner aux jeunes des raisons de rester chez eux » a déclaré Camila Nordheim-Larsen de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification au Thomson Reuters à Dakar.
En effet, cette immense ceinture verte devrait stopper la désertification qui pourrait autrement forcer environ 60 millions d’Africains à quitter leur foyer, provoquant des migrations massives.
Hormis ceci, cette muraille de végétation pourrait également aider à absorber jusqu’à 250 millions de tonnes de carbone de l’atmosphère.